Dans une coopérative, le rôle du DSI dépasse largement la seule dimension technique. Il s’agit d’apporter des solutions informatiques robustes, pérennes et surtout utiles, qui permettent aux associés de la coopérative de mieux travailler au quotidien et de se concentrer sur leur cœur de métier : le service au client. Cette approche peut être résumée par ce que j’appelle la « pyramide de Maslow de l’informatique ».
Le socle de base : faire fonctionner les outils
Comme dans la pyramide de Maslow, tout commence par les besoins essentiels. Pour une direction des systèmes d’information, la base consiste à garantir que les systèmes et les outils informatiques délivrent un service optimum en termes de disponibilité, de fiabilité et de sécurité. Un succès discret : lorsque tout fonctionne sans encombre, c’est souvent la preuve que le travail a été accompli avec rigueur en amont.
C’est un préalable souvent sous-estimé, car il n’apparaît explicitement dans aucun budget stratégique ou plan de transformation, et pourtant, il s’agit bien d’une fondation indispensable. Sans ce prérequis, aucune innovation ni démarche de digitalisation ne peut être envisagée.
L’étage intermédiaire : améliorer la vie sur le terrain
Une fois cette base assurée, le rôle du DSI est de proposer des outils qui apportent de la productivité et simplifient la vie des collaborateurs sur le terrain. Dans une coopérative, l’enjeu est moins d’imposer que de convaincre, en démontrant la valeur ajoutée des solutions. C’est un défi que je trouve passionnant : développer ou intégrer des outils qui répondent à des besoins concrets identifiés avec les utilisateurs finaux. Ces projets, parfois discrets, améliorent pourtant en profondeur le quotidien des équipes et participent directement à leur performance.
Le rooftop : apporter de la valeur business en transformant le SI
Enfin, la dernière fonction du DSI et peut-être la plus visible – du moins par le comité de direction – est le pilotage et la mise en œuvre du plan de transformation IT. En alignant les projets de la feuille de route technologique avec les objectifs stratégiques de la coopérative, la DSI entend faire du système d’information un véritable facteur de différenciation. Cette dynamique s’accompagne d’un effort soutenu pour résorber la dette technique et renforcer la valeur ajoutée du numérique dans la performance globale de l’organisation.
Coopérative et ETI : un modèle exigeant
Le modèle coopératif ajoute une dimension particulière à ce concept de pyramide. Contrairement à une entreprise intégrée, l’autonomie des associés – 600 chez Atol par exemple – impose un système d’information agile, interopérable et évolutif. L’objectif est de fournir une colonne vertébrale informatique commune, tout en permettant une adaptation aux réalités locales. C’est un choix exigeant mais riche : il ne s’agit pas seulement de piloter un système, mais de fédérer une communauté d’entrepreneurs autour d’outils partagés.
Donner du sens au rôle du DSI
Être DSI dans une coopérative, ce n’est donc pas seulement garantir la fiabilité technique des systèmes. C’est aussi créer les conditions pour que des entrepreneurs indépendants puissent réussir dans un environnement de plus en plus digitalisé et concurrentiel. C’est offrir du temps, de la productivité et de la simplicité aux équipes de terrain. C’est enfin contribuer, par l’informatique, à une meilleure expérience client et à la performance collective.
La « pyramide de Maslow de l’informatique » illustre bien cette responsabilité : partir du socle, assurer la robustesse, permettre à chacun de s’épanouir dans son métier grâce à des outils adaptés et enfin construire des services à forte valeur ajoutée pour toute la société. Cette vision s’impose comme une ligne directrice pour toutes les directions des systèmes d’information appelées à jouer un rôle central dans la transformation des organisations.
Jean-Denis Legris, DSI d’Atol

La pyramide de Maslow de l’informatique



